Les Cieux comme un livre qu’on roule

« Toute l’armée des cieux se dissout ; les cieux sont roulés comme un livre »
— Esaïe 34:4

« Le ciel se retira comme un livre qu’on roule » — Apocalypse 6:14

Durant les cent dernières années, beaucoup d’étudiants de la Bible ont considéré l’illustration du livre comme un signe. Nous trouvons cette image dans le verset référencé d’Esaïe 34:4, cité également par l’apôtre Jean en Apocalypse 6:14.

Ce signe devait indiquer que le Royaume du Christ attendu depuis longtemps, était proche ou comme Jésus le dit lui-même « proche, à la porte » (Marc 13:29).

L’interprétation donnée au livre qu’on roule était que cela impliquait l’unification des églises chrétiennes. Une extrémité du livre représentait le Catholicisme et l’autre représentait le Protestantisme avec ses diverses vues et enseignements. En étant enroulées, ces extrémités seraient unifiées.

Pourquoi pas l’unité ?

L’unité de toute la Chrétienté est une idée à la fois merveilleuse et palpitante que chacun aimerait voir se réaliser. En accord avec l’exhortation de Dieu, nous lisons en psaume 133:1 : « Voici oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! »

Un tel désir de la Chrétienté est une bonne chose. Par conséquent, toute tentative effectuée par des groupes chrétiens en vue de lever les barrières qui les séparent est considérée de manière favorable par Dieu, dans la mesure où le principe de la vérité n’est pas violé. De nombreux efforts sincères sont faits dans ce sens, mais aucun d’entre eux ne semble marcher. Des vies entières ont été consacrées pour atteindre cet objectif.

Mais est-ce que Dieu est intéressé par l’unité, pour l’unité au sens strict ? La réponse est « Non » !

Il peut exister une unité pour commettre un plus grand mal, par opposition à une unité pour faire le bien. Nous pouvons trouver une unité pour enseigner l’erreur au lieu d’une unité pour enseigner la vérité. Pour qu’une unité plaise à Dieu, il faut qu’elle soit associée à la vérité et aux principes divins.

L’Apôtre Paul souligne cette unité en Ephésiens 4:3 à 6 : « Vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Il y a un seul Corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous ».

Plus loin dans ce même chapitre il parle des dons que Dieu a donnés à l’église sous la forme d’apôtres, de prophètes, d’évangélistes, de pasteurs et de docteurs « pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ : jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu » (versets 11 à 13).

Les croyances doctrinales

L’existence de nombreuses dénominations dans la chrétienté est la conséquence d’une grande diversité de croyances et d’interprétations des Ecritures. Ceci ressort d’autant plus lorsque nous analysons les rapports effectués dans les médias à propos des efforts faits en vue de l’unité de la chrétienté.

Des entretiens pour parvenir à cette unité furent entrepris, il y a déjà plus de trente ans entre l’Eglise anglicane et le Vatican. Le Pape Jean-Paul II a déclaré que l’unité chrétienne était l’un de ses buts, c’est pourquoi il rendit visite à l’archevêque de Canterbury en 1982.

En décembre 1996, l’archevêque de Canterbury rendit visite au pape au Vatican et le journal « New York Times » fit le rapport de cette visite de la manière suivante :

« Alors qu’ils priaient ensemble ce soir dans une petite chapelle sur une des collines de Rome, le pape Jean Paul II et l’archevêque de Canterbury Georges Carey à la tête de la communauté anglicane mondiale s’efforcèrent de porter un regard harmonieux sur une des discussions les plus contentieuses dans le monde chrétien. A la fin de la première visite officielle du premier dirigeant de l’église anglicane au Vatican, il y eut de nouveaux signes que les discussions qui étaient en cours depuis plus de trois décennies, bloquaient sur le problème jusqu’à présent inconciliable de l’ordination des femmes prêtres. »

Dans le but d’aplanir les différences, une commission appelée « Commission Internationale Anglicane-catholique romaine » fut créée et en février 1999 les médias rapportèrent leurs progrès comme suit :

« Le cardinal Edward Cassidy, qui dirige le conseil du Vatican pour la promotion de l’Unité chrétienne, compare le dialogue oecuménique entre les Anglicans et les Catholiques Romains à l’ascension d’une montagne. Tout au début, vous gravissez les collines, ce qui est facile. Puis avec le temps, vous atteignez les derniers sommets, les plus escarpés, la partie la plus difficile à escalader. La Commission Internationale Anglicane-Catholique-romaine gravit actuellement le dernier sommet alors qu’elle s’apprête à rendre les conclusions de ses discussions à propos de la question centrale, à savoir, qui est responsable : le pape ou les évêques ? »

D’autres tentatives d’unité

Durant cette période, en août 1997, les médias ont relaté un autre mouvement oecuménique, celui-ci s’effectuant entre l’Eglise Luthérienne Evangélique Américaine (ELCA), les Catholiques Romains et les Episcopaliens.

La presse rapporta la Convention Luthérienne à Philadelphie comme suit :

« La plus grande Eglise Luthérienne de la nation mit de côté les condamnations datant de la réforme contre l’Eglise Catholique Romaine et décida d’essayer d’établir à nouveau des contacts plus étroits avec l’Eglise Episcopale. Les délégués à l’assemblée mondiale biennale de l’Eglise Luthérienne évangélique américaine votèrent à 958 voix contre 25 approuvant la déclaration stipulant que les catholiques et les luthériens s’accordent sur le fait que le salut de tous dépend de la grâce de Dieu et non pas de son propre mérite. Le lendemain, après avoir quitté l’Eglise Episcopale au pied de l’autel de l’oecuménisme, les représentants des 5,2 millions membres de L’ELCA votèrent aussi à 995 voix contre 15 le développement d’un nouveau plan pour partager le ministère avec l’Eglise Episcopale. En revenant sur les grandes ruptures qui divisèrent la chrétienté au seizième siècle, l’Eglise approuva à une majorité écrasante une déclaration catholique-luthérienne de la justification par la foi seule, question au coeur de la période de la réforme. »

Alors que des comités sont créés pour finaliser des accords auxquels beaucoup tiennent, un éditorial sur l’oecuménisme est paru dans le journal du « New-York Times » peu de temps après cette annonce disant entre autre ceci :

« Cette semaine se tient à Philadelphie la 72ème convention Générale de l’Eglise Episcopale qui va voter un concordat, une sorte d’accord de coopération avec l’Eglise Luthérienne Evangélique, qui amènera les deux parties à une « pleine communion », un pacte qui ressemble presqu’à une fusion mais qui est loin d’en être une. Les luthériens vont prendre des mesures sur ce pacte à leur assemblée générale du 17 août. Tous ces votes réunis constituent un tournant majeur pour la chrétienté américaine et le futur du mouvement oecuménique. « L’oecuménisme est le mouvement qui sert à réconcilier les dénominations chrétiennes divisées. Bien que des traces d’aspiration à l’unité chrétienne existent depuis les temps du Nouveau Testament, cette tendance n’a jamais été aussi forte que depuis le 20ème siècle. Les principaux groupes chrétiens se sont rapprochés sur le plan doctrinal, et le service du culte des grandes dénominations est maintenant presque identique. Cependant les changements concrets dans les structures des Eglises ont été bien rares. »

Et l’éditorialiste de poser la question un peu plus loin : « Si ces deux Eglises ne peuvent pas parvenir à un accord de coopération, une autre église peut-elle y arriver ? »

Au début de 1999, les médias relatèrent l’existence d’un autre mouvement unitaire, un processus qui se déroule depuis trente sept ans. Dans un article intitulé « Les protestants renouvellent leurs efforts d’unité », le journal « Star-Ledger de Newark » (Etats-Unis) écrit :

« Durant quatre jours, les responsables de l’oecuménisme des neuf principales dénominations protestantes se sont rencontrés ici à St Louis dans le Missouri pour débattre sur les points de divergence qui les divisent tout en ayant les yeux fixés sur le jour où la chrétienté montrera une face plus unie au monde. Et, contrairement à ce qui était prévu, ils trouvèrent un moyen pour continuer à aller de l’avant par la Consultation de l’Union de l’Eglise, un dialogue vieux de trente sept ans qui selon l’avis de la majorité est sur le point de s’embourber encore dans une nouvelle crise. »

L’article se poursuit en évoquant les différentes vues qui divisent et sapent l’unité. Toutefois, les représentants de ces neuf dénominations vont continuer à se rencontrer pour aplanir leurs différences.

Le rouleau comme illustration

En prenant en considération ces échecs dans les tentatives de parvenir à une unité de la chrétienté durant ces cinquante dernières années, nous pourrions nous demander : « est-ce que l’illustration des deux extrémités du rouleau qui se rejoignent représente une image d’unité ou bien quelque chose d’autre ? »

Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’analyser cette illustration. Un rouleau ou manuscrit dans les temps anciens correspondait au livre que nous connaissons aujourd’hui ; on l’ouvrait en le déroulant jusqu’au passage que l’on souhaitait lire puis on l’enroulait à nouveau pour le refermer. L’invention de l’imprimerie de Gutenberg débouchant sur l’imprimerie moderne n’est pas apparue avant l’an 1436.

Pendant le ministère de notre Seigneur, nous avons un bon exemple de l’utilisation de rouleaux. Lorsque Jésus se rendit à la synagogue de sa ville natale de Nazareth un jour de sabbat, on lui apporta le livre d’Esaïe et il se leva pour le lire. On peut lire dans le récit de Luc 4:16 à 22 : « on lui remit le livre. L’ayant déroulé…  » (verset 17). Il ne faut pas imaginer là qu’un livre moderne avec des pages fut ouvert et qu’on trouva l’endroit où Esaïe 61:1 était mentionné. Au contraire Jésus déroula un manuscrit jusqu’à l’endroit recherché pour en faire la lecture. Lorsqu’il termina sa lecture, Luc dit « il roula le livre et le remit au serviteur » (verset 20). Les deux extrémités du rouleau furent enroulées.

Enrouler les deux extrémités d’un rouleau revient donc à fermer le livre. Le mot livre en Esaïe 34:4 est traduit du mot hébreu kaleb. Il signifie au sens littéral « rouleau ». Dans le Nouveau Testament le mot livre provient de la traduction du mot grec biblion, qui signifie « rouleau, livre, manuscrit ou écrit ».

L’expression « les cieux sont roulés comme un livre » (Esaïe 34:4) est semblable à la fermeture d’un livre. Le mot « cieux » est utilisé dans de nombreuses prophéties bibliques, pour illustrer les « puissances spirituelles gouvernantes ».

Certains de ces dirigeants sont bons, d’autres sont mauvais. Satan appartient à la catégorie des mauvais, d’ailleurs il est appelé en Jean 12:31 « le prince de ce monde » ou encore « le prince de la puissance de l’air » (Ephésiens 2:2). Les cieux sont comme un livre ouvert pour que les gens puissent le lire.

Dans ce livre sont écrits toutes les croyances religieuses de la chrétienté ainsi que d’autres religions. Celles-ci incluent l’Islam, le Bouddhisme, le Shintoïsme, l’Hindouisme, le Judaïsme et d’autres encore. Certains de leurs préceptes comportent de bons principes moraux ; d’autres représentent de manière erronée le caractère de Dieu. Les dirigeants de ces courants spirituels recherchent par ce biais à capturer l’esprit des hommes.

La fermeture du livre

Quelle pourrait être alors la signification de ce livre qui est roulé ? Personne ne peut dire avec exactitude quelles forces seront utilisées pour accomplir ceci, si ce n’est de constater que les anciens cieux devront disparaître pour laisser la place à de nouveaux cieux. Lorsque le communisme athée prévalait sur une bonne partie de la terre en contrôlant l’esprit de beaucoup d’hommes, l’athéisme prospérait ; et il semblait que la philosophie de l’athéisme serait responsable de la « fermeture du livre » de la religion. Aujourd’hui ce dernier n’est plus un facteur dominant dans le monde politique.

Nous notons qu’Esaïe 34 est une prophétie relative au « jour de la vengeance de l’Eternel » (verset 8). Ce chapitre parle des grands massacres qui auront lieu à cause de la fureur de « l’Éternel » (verset 2).

La Bible parle également du jour de la colère de l’Éternel ou encore de la colère de l’Agneau. Tous les hommes « se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes (ou royaumes) » lorsque cette colère survint (Apocalypse 6:15-17).

Le temps pour la « fermeture » du livre des cieux intervient au même moment donc que celui de la colère. En considérant les événements qui doivent encore arriver dans le futur, est-il possible que les forces anarchiques libérées lors de la fin de l’ancien ordre des choses provoquent le roulement du livre ?

Jésus appela cet événement un « signe » lorsqu’il dit, « les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l’Homme paraîtra dans le ciel » (Matthieu 24:29,30).

Que de spéculations a t-il pu y avoir à propos de ce « signe » du Fils de l’Homme qui paraîtra dans les cieux ! Certains s’attendent à voir apparaître une gigantesque croix dans les cieux. Certains parlent d’autres manifestations spectaculaires dans les cieux. Puisque ces « cieux » sont symboliques, ainsi doit-il en être de même pour ce « signe ».

Il apparaît que ce signe dont a parlé Jésus est le même signe que l’on trouve lors de la fermeture des cieux symboliques. En Esaïe 34, cet événement est décrit comme « toute l’armée des cieux se dissout ». En Apocalypse 6:14, nous lisons, « le ciel se retira ». L’apôtre Pierre utilise l’expression d’un feu symbolique pour décrire ce qui doit arriver à ces mêmes cieux, lorsqu’il parle du jour de l’Eternel, disant, « les cieux … réservés pour le feu » (2 Pierre 3:7), et « les cieux passeront avec fracas » (Verset 10).

Il apparaît donc clairement que ce signe dont a parlé Jésus est la perte des puissances religieuses sur toute la terre. C’est la raison pour laquelle « toutes les tribus de la terre se lamenteront » (Matthieu 24:30) lorsque tout le support de la religion disparaîtra. Cette disparition causera une grande crainte chez tous les gens qui auront perdu leur direction spirituelle.

L’Apôtre Pierre nous rappelle que nous devrions être dans l’attente de cet événement, lorsqu’il dit : « puisque tout cela est en voie de dissolution, combien votre conduite et votre piété doivent être saintes. Attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! » (2 Pierre 3:11,12).

La « lamentation » des gens sera brève car alors ils verront un nouveau livre se dérouler dans les cieux qui contiendra les commandements et les instructions de Dieu. Pierre poursuit en disant « mais nous attendons, selon sa promesse de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera » (verset 13).

La fermeture et la disparition du vieux livre est suivie par l’ouverture du nouveau livre, le nouveau rouleau, les nouveaux cieux. Assurément ce sera un jour glorieux !

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Association des Etudiants de la Bible