Le message de l’Apocalypse

Le livre de l’Apocalypse pourrait être comparé à une lettre finale envoyée par notre Seigneur à son Eglise. Quelque chose de spécial dans ce message mérite notre attention. Nous notons particulièrement la fidélité de notre Seigneur dans sa direction du destin de l’Eglise tout au long des siècles.

Dans ce message, le Seigneur parle à son Eglise des douleurs et des larmes à venir. Il l’avertit des ennemis qui surgiraient, et de son expérience du désert. Il lui décrit comment les empires naîtraient et tomberaient. Telle est la nature de ce dernier message.

Cependant ce message n’est pas aussi familier que nous le voudrions, parce que les nombreux symboles en rendent la lecture difficile.

Qu’est ce que l’Apocalypse ? C’est un livre destiné à faire connaître quelque chose qui a été précédemment caché. Le livre de l’Apocalypse est un résumé de toutes les écritures prophétiques de la Bible. Les circonstances dans lesquelles il a été écrit furent les suivantes : le Seigneur ressuscité apparut en esprit à l’Apôtre Jean en l’an 96 sur l’île de Patmos, où Jean avait été banni, après avoir miraculeusement échappé à la mort dans un chaudron d’huile.

L’attente de Jean

Préalablement, Jésus avait fait une prophétie remarquable au sujet de Jean. C’était après la résurrection du Seigneur, lors de son apparition aux disciples (Jean 21:15-17,21,22).

Jésus avait demandé à Pierre d’exprimer trois fois son amour pour son maître. Après cela, Pierre avait demandé à Jésus au sujet de Jean: « Et lui, que lui arrivera-t-il ? » Jésus avait répondu, « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » Jean « demeura » ; car il attendit l’âge de 96 ans pour que Jésus vienne lui apporter, à lui le disciple que Jésus aimait, un aperçu de l’histoire future.

L’Apocalypse est une traduction du mot grec apokalupsis, qui signifie « dévoilement ». Le livre de l’Apocalypse est le dernier message écrit que l’Eglise ait reçu du Seigneur. C’est un ensemble des prophéties de la Bible, revus sous forme d’arrangements symboliques. C’est aussi une image des événements destinés à être dévoilés, et suffisamment importants pour que l’Eglise en prenne connaissance.

Le message commence par les paroles « béni est celui qui lit, et ceux qui entendent les Paroles de cette Prophétie, et celui qui garde ces choses qui y sont écrites » (Apocalypse 1:3).

Cette écriture est unique parce qu’elle commence par une promesse directe du Maître de bénir celui qui lira et gardera les paroles de ce livre !

Bénédictions tirées de la lecture de ce livre

« Apocalypse de Jésus Christ, que Dieu lui a donné pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt et qu’il a fait connaître par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean, lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ, tout ce qu’il a vu » (Apocalypse 1:1,2).

Plusieurs anges porteurs de messages furent envoyés à Jean. Dans le 10ème chapitre de l’Apocalypse, un ange invite Jean à prendre un livre de sa main et à le manger. Jean dit : « Donne moi le petit livre. Et il [l’ange] me dit, prend le, et mange le ; et il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera comme du miel » (verset 9). Cet incident signifie que les difficultés touchant le monde seront pour nous des expériences amères.

La colère de Dieu

Expliquer chaque symbole mentionné dans le livre de l’Apocalypse dépasse le cadre de cet article. Il y a peu de livres de la Bible exprimant de manière aussi franche la vengeance de Dieu contre le péché au jour de sa colère (exemples : Apocalypse 6;16,17 ou 11;18 ou 14:10,19 ou 15:1 ou 16:1 ou 19:15). Ainsi, il nous est dit en Apocalypse 14:20 que les chevaux « auront du sang jusqu’à leurs mors ».

Beaucoup pensent que Dieu ne fera pas faire grand chose pour punir le déshonneur que les hommes ont fait envers son nom, mais nous lisons en Apocalypse 16:5, 6 : « Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le saint, d’avoir exercé ses jugements. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes et tu leur as donné du sang à boire ; et ils le méritent ». Le sang innocent des saints et des prophètes sera vengé.

Ceci nous rappelle les Paroles de Jésus dans le jugement de Matthieu 23:35 contre Jérusalem : « Sur vous retombera tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie ».

Sept églises

Le livre de l’Apocalypse parle de sept églises. On s’attendrait à ce que soient mentionnées les églises prépondérantes du temps de l’Apôtre Jean, telles que Corinthe, Bérée, ou Jérusalem. Mais tel n’est pas le cas.

Les sept églises particulières mentionnées représentent sept étapes de la vie de l’église tout au long de l’âge de l’Evangile, depuis la Pentecôte jusqu’à la fin de l’âge. Même leurs noms sont significatifs, nous y reviendrons plus loin.

« L’épouse » recherchée par Dieu pour son fils est représentée dans chaque étape. Mais à contrario, il y a aussi eu dans chacune des étapes des choses que le Seigneur a détestées. Ephèse a eu ses faux prophètes, et Laodicée a été vomie hors de la bouche du Seigneur pour sa tiédeur.

N’y aurait-il eu aucun saint dans les différentes étapes de l’histoire de l’église ? Si, il y en a eu à chaque étape. Le Seigneur a affaire à ses différents saints, mais il ne s’occupe pas des organismes ou des dénominations.

Lisant ce que l’ange dit sur la dernière étape de l’Eglise (Laodicée), nous remarquons qu’elle se vante. Cependant, le Seigneur la rejette hors de sa bouche, et chaque membre, individuellement, est directement responsable devant lui. Quelle bénédiction cette pensée évoque ! Peut-il y avoir relation plus douce ou plus belle que celle que nous avons avec notre Seigneur Jésus qui « dîne » avec nous ! (Apocalypse 3:20).

L’Apôtre Jean était, aucun doute, une des personnes les plus douces qui ait jamais vécu. Il a été décrit comme le disciple que Jésus aimait (Jean 13:23). Jésus a évidemment trouvé une communion fraternelle chez Jean qu’il n’a trouvé chez aucun autre, excepté probablement chez Marie, la soeur de Marthe et de Lazare.

Attaché à la croix, Jésus a choisi Jean pour s’occuper de sa mère. « Jésus voyant sa mère, et à côté d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils ! Puis il dit au disciple, voici ta mère ! Et dès lors le disciple la prit chez lui » (Jean 19:26,27). Jean s’est occupé d’elle tout le reste de sa vie. Des années après, sur l’île de Patmos, Jean a vu le Seigneur qu’il a aimé à nouveau à travers les visions de l’Apocalypse.

Jean a présenté les messages aux églises, non en se glorifiant, mais en disant : « Moi Jean, qui suis aussi votre frère, et votre compagnon dans la tribulation » (Apocalypse 1:9). C’était une humble introduction au message, qui nous rappelle les propres Paroles de notre Seigneur : « Un seul est votre Maître, c’est le Christ ; et vous êtes tous frères » (Matthieu 23:8). Il n’y a pas de « seigneurs » dans l’église. Si quelqu’un veut être grand aux yeux de Dieu, il doit apprendre à être humble. Jésus dit, « Apprenez de moi ; car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Matthieu 11:29). Celui qui veut devenir un vrai disciple de Jésus doit accepter cette offre.

Les dispensations de l’Apocalypse

Le livre de l’Apocalypse est le livre le plus riche en dispensations de la Bible. Une interprétation appropriée de ses pages dépend de l’identification de la période et de l’endroit des événements qui y sont enregistrés. Humblement, nous suggérons les explications suivantes :

Le premier message est destiné à l’église d’Ephèse. Ephèse signifie « plaisant » ou « désirable ». La phase d’Ephèse de l’église commence à la Pentecôte, temps de l’église dans sa beauté primitive. Smyrne suit, après le temps des Apôtres. Les deux périodes semblent se chevaucher. Nous n’avons pas de date spécifique pour la fin de l’une, ni le début de l’autre.

Smyrne signifie « amer ». Une persécution amère de Rome s’abat sur l’église pendant la seconde période, ou période de Smyrne. L’Apocalypse 2:10 mentionne une période d’épreuve où l’église a une tribulation de « dix jours ». Cette épreuve est très sévère, avec un paroxysme de dix ans de persécution de 303 à 313. Dioclétien décime effectivement des villes entières.

Les Paroles de notre Seigneur à l’église de cette période sont tout à fait significatives : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai une couronne de vie » (Apocalypse 2:10).

La troisième période est l’église de Pergame. Pergame signifie « élevé », comme une citadelle, une tour, ou une hauteur terrestre. Ici, nous voyons l’église en pleine dérive, temps très particulier de son histoire. L’empereur romain embrasse le christianisme, et unit la Rome païenne et la Rome chrétienne.

Les chrétiens peuvent désormais adorer librement, sans crainte de représailles ! Cependant, ce n’est plus le vrai christianisme, mais plutôt un christianisme de nom. Constantin semble élever le christianisme à Rome, ce qui devient une grande déception. L’exaltation devient un piège ; bientôt émerge une église orgueilleuse et aristocratique, soutenant les doctrines de Paganisme.

La quatrième période de l’église, Thyatire, se déroule pendant les âges des ténèbres. Son nom signifie « doux parfum du sacrifice ». C’est le moment où l’église vierge endure des difficultés presque insupportables « dans le désert  » (Apocalypse 12:6), alors que l’église apostate se repose sur son trône royal et que des persécutions provoquées par le grand système papal s’effectuent.

La tragédie liée à la souffrance des saints pendant cette période est indescriptible.

La cinquième période est l’église de Sardes, qui signifie « celui qui reste ». Cette étape suit les terribles persécutions de l’église de Thyatire, juste avant le commencement de la Réforme, ou période de Wycliffe. Sardes est vivante, mais comme morte (Apocalypse 3:1). Mais notre Seigneur leur dit : « Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; et ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes » (Apocalypse 3:4).

Philadelphie, qui signifie « amour fraternel », est la sixième étape de l’église. C’est le moment où l’église sort du « désert », certes pas complètement, mais par les réformateurs de sa période elle résiste à la puissance de la Papauté.

Martin Luther commence alors une réforme puissante qui encourage les réformateurs les uns après les autres à aller de l’avant et à faire de même. La Bible sort au grand jour, alors qu’auparavant elle était cachée dans les monastères.

La réforme meurt cependant quand la nouvelle liberté commence à se perdre dans l’organisation de diverses dénominations religieuses. Compte tenu des liens existant encore avec l’église nominale, l’ère glorieuse de l’amour fraternel se meurt, jusqu’à ce que vienne l’époque de Laodicée. Mais quelle que soit la tragédie que l’église ait à supporter, Dieu est toujours son aide.

L’étape finale de l’église est la période de Laodicée, qui signifie le « jugement », « un peuple éprouvé ou jugé », ou même, « justice pour le peuple ». C’est la septième et dernière période d’épreuve pour le Peuple de Dieu. Mais c’est également le temps de la victoire.

Bien qu’il y ait des défections, les places vacantes sont occupées par des nouveaux entrants. Le message pour chacun est la citation qui nous est familière : « celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apocalypse 3:21).

Le cantique de Moïse était un chant de victoire, de Sainteté de Dieu, de son triomphe sur tous ses ennemis. Aujourd’hui, nous chantons le cantique de Moïse et de l’agneau. Ceci devrait faire de nous les gens les plus heureux du monde ! (Apocalypse 15:3)

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Association des Etudiants de la Bible