Digne est l’Agneau !

« L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange » — Apocalypse 5:12

Jean-Baptiste, le précurseur de notre Seigneur, baptisa le peuple d’Israël pour la repentance, les rétablissant dans leur rapport d’alliance avec Dieu, et les préparant pour le Messie. Il « porta également témoignage à Jésus » (Jean 1:15).

Le témoignage que Jean donna de Jésus est rapporté en Jean 1:19-34. Il comprend l’identification de Jésus comme étant l’Agneau de Dieu, « qui ôte le péché du monde » (verset 29). Dans la partie précédente de ce premier chapitre de Jean, il nous est donné une explication sur l’existence préhumaine de Jésus, qui, comme Logos, était le porte-parole du Père. Ce fut le Logos qui « a été fait chair, et a demeuré parmi nous » afin que nous puissions contempler sa gloire pendant qu’il assumait son rôle d’Agneau de Dieu (Jean 1:14). Le Logos était « un dieu » (puissant) mais pas « le Dieu ».

Quand Dieu était seul

Dans le passé lointain de l’éternité, quand Dieu était seul, il eut un désir. Quand on pense à la puissance et la sagesse de Dieu, force est de penser qu’il lui suffisait sans doute de le décider pour que cela devienne réalité. Il ne le fit pas dans ce cas. Pour le Père Céleste, réaliser ce désir exigea un plan qui a englobé de nombreuses époques, un temps très long.

Il le fit parce que sa sagesse, son amour, et sa justice exigèrent une ligne de conduite particulière en accord avec son caractère.

Le Père Céleste désira créer une famille vivant sur son propre plan spirituel, sa nature Divine. Ceci est suggéré dans beaucoup de passages des Ecritures, en particulier le psaume 132. Dans ce psaume, David, exprime son grand regret de ce qu’il n’y ait d’endroit de repos permanent pour l’arche d’Alliance.

David écrit : « Voici, nous en entendîmes parler à Ephrata, Nous la trouvâmes dans les champs de Jaar … » (Psaume 132:6). Il était si désireux de construire une habitation (un temple) pour Dieu qu’il employa une illustration vivante : « Eternel, souviens-toi de David, de toutes ses peines Je ne donnerai ni sommeil à mes yeux, ni assoupissement à mes paupières, jusqu’à ce que j’aie trouvé un lieu pour l’Eternel, une demeure pour le puissant de Jacob » (versets 1-5). Puis il demanda à Dieu « de ne pas se détourner de son oint » (verset 10).

Jésus, le seul fils engendré

Ceci semble indiquer que David rappelait au Père Céleste sa promesse de placer son propre fils sur le trône de David en tant qu’oint. Dieu répète sa promesse pour rassurer David : « L’Eternel a juré la vérité à David, Il n’en reviendra pas; je mettrai sur ton trône un fruit de tes entrailles » (Psaume 132:11).

On trouve plus de détails en 2 Samuel 7 sur le désir de David de construire une maison pour l’Eternel. La réponse de Dieu fut envoyée à David par le prophète Nathan :

« Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec la verge des hommes et avec les coups des enfants des hommes; mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai rejeté devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi. » (2 Samuel 7:12-16).

On pourrait déduire de ces paroles que Salomon, le fils de David, accomplirait cette prophétie. Certes, une partie de la prophétie lui est applicable, telle la construction du temple littéral, et le fait d’être châtié s’il commettait l’iniquité. Mais les paroles: « Je serai son père, et il sera mon fils », et « son royaume sera établi pour toujours », sont la pensée principale de la prophétie, et prophétiquement, elles s’appliquent seulement à Jésus.

L’agneau immolé

Le Seigneur Jésus était destiné à recevoir une nature comme celle de Dieu, son Père. Pour y parvenir, Dieu fit de cette terre un terrain d’épreuve, pour s’assurer que le logos, (Jésus dans son existence préhumaine) serait digne d’une telle récompense. C’est pour cette raison que Jésus s’appelle « l’agneau immolé depuis la fondation du monde » (Apocalypse 13:8).

Le rôle que Jésus jouerait comme Agneau de Dieu offert en rançon était primordial dans le plan de Dieu depuis le commencement.

Un autre objectif de la permission du mal sur la terre fut de démontrer le fruit amer d’une vie tournée vers le mal.

Par conséquent, quand le Royaume commencera, et que les justes seront récompensés, ils seront à même de distinguer le bien du mal. Cela servira également de leçon durable à toute la création intelligente de Dieu.

Tous pourront comparer la situation résultant du péché avec la perfection, la majesté, et la grandeur de la juste loi de Dieu. Ceux qui recevront la vie auront volontairement choisi, préalablement, une vie d’obéissance, il ne sera pas nécessaire de les forcer dans leur décision.

Une nature divine

Obtenir la nature divine, comme celle promise à Jésus, a exigé d’être testé rigoureusement, à l’extrême. Etre sur le plan le plus élevé d’existence veut dire avoir la vie en soi, incluant donc le fait de ne plus pouvoir mourir.

Quelle pensée effrayante d’imaginer que Satan ait pu posséder une telle vie ! Ecoutez la description de son égoïsme, de ses noirs desseins : « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton coeur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse » (Esaïe 14:12-15).

Dieu violerait sa propre loi s’il créait un être sur un plan aussi élevé sans avoir cristallisé précédemment son caractère dans la justice par une sévère épreuve. Les Ecritures indiquent que l’être le plus glorieux jamais créé était notre Seigneur Jésus dans son existence préhumaine.

L’Apôtre Paul parle de lui comme « le premier-né de toute créature : Car par lui toutes les choses ont été créées, celles qui sont dans le ciel, et celles qui sont sur la terre » (Colossiens 1:15,16)

Cependant, être ressuscité des morts « en étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de la personne du Père » (Hébreux 1:3) a exigé une sévère épreuve face au mal. L’Apôtre Paul indique qu’il « a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Hébreux 5:8). Nous réalisons que Jésus était obéissant avant qu’il soit venu sur la terre, et il fut également obéissant en tant qu’enfant et homme. Mais que signifie au juste, « apprendre l’obéissance » ?

La tentation de Jésus

Cela suggère que l’obéissance à la justice soit devenue une partie fixe ou cristallisée de son caractère parce qu’elle fut volontairement testée par beaucoup d’épreuves, telles que la privation, la douleur, et finalement une mort cruelle.

Le récit des tentations de Satan dans le désert illustre comment Jésus cherchait toujours à connaître la volonté du père et à y obéir. Il fut tenté par les mêmes procédés que nous, c’est à dire par le monde, la chair, et le diable.

Jésus fut tenté d’employer son exceptionnelle puissance d’exécuter des miracles pour satisfaire ses propres besoins charnels. Nous lisons qu’il eut très faim après avoir jeûné, et que Satan lui suggéra : « Si tu es le Fils de Dieu, commandent que ces pierres deviennent du pain » (Matthieu 4:3).

Il savait que l’utilisation des miracles devait glorifier le Père et mettre en avant les gloires du Royaume. Quelle clarté dans sa réponse : « Il est écrit, l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu » (Matthieu 4:4).

En d’autres termes, Jésus disait : « Mes miracles ne doivent pas être employés pour mon propre usage, mais pour glorifier le père ; ma nourriture et mes autres besoins seront couverts par les providences du Père ».

« Si tu es le fils de Dieu »

Puis « le Malin » (1 Jean 5:18) suggéra à Jésus une démonstration qui pourrait prouver, immédiatement, qu’il était envoyé par Dieu. Satan utilisa même les Ecritures pour la rendre plausible. Ainsi, il suggéra que Jésus se jette du sommet du temple et tombe indemne sur le sol.

Il dit à notre Seigneur : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ; Et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre » (Matthieu 4:6).

La réponse de Jésus fut parfaitement claire, appuyée sur les Ecritures, parce que les intentions de son coeur étaient justes. Il répondit : « ll est aussi écrit : tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu » (verset 7).

Dieu n’avait pas dit à Jésus faire de telles choses pour susciter la dévotion d’Israël en tant que Messie. Jésus avait été instruit par la Parole de prêcher la vérité, de guérir les malades, d’ouvrir les yeux des aveugles, les oreilles des sourds, de ressusciter des morts. C’était de cette manière qu’il devait être reconnu comme le Messie, et non en demandant au Père de le tirer indemne d’une action dramatique, telle que sauter du sommet du temple.

Satan persista dans sa tentation. Il suggéra à l’esprit de Jésus la gloire des royaumes existants et il dit : « Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores » (Matthieu 4:9). Notre Seigneur resta ferme dans sa décision, en disant : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (verset 10).

Jésus fut ainsi tenté d’utiliser une tactique mondaine, qui est de Satan, pour affirmer son ministère. Avec la perfection d’esprit et de corps qu’avait notre Seigneur, il aurait pu charmer les gouverneurs de son temps. De notre temps les hommes parlent de certains politiciens comme ayant du « charisme » Ceci signifie que de tels chefs ont un charme et une attirance particuliers.

Jésus, cependant, connaissait la volonté du Père à son égard. Cette volonté n’était pas de captiver l’attention des autres et de les manipuler pour accomplir ses propres desseins ; ceci ne devrait d’ailleurs pas être non plus notre motivation.

Le témoignage de Jésus

Il devait prêcher la vérité, claire, du prochain royaume. Le Père déterminerait et conduirait ceux qui seraient les disciples de notre Seigneur. Jésus dit, « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6:44). Il devait « annoncer une bonne nouvelle aux pauvresguérir ceux qui ont le coeur brisé … proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, renvoyer libres les opprimés, publier une année de grâce du Seigneur » (Luc 4:18,19). Ce ministère l’a fait détester des chefs de son temps et l’a par la suite mené à sa mort.

Les épreuves finales qui sont venues sur Jésus se sont produites pendant sa dernière nuit sur terre en tant qu’homme. Lui et ses disciples étaient dans le jardin de Gethsémané. Jésus savait que son arrestation était proche. Pierre avait une épée et l’utilisa pour d’essayer d’empêcher que notre Maître soit arrêté. « Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire?  » (Jean 18:11).

Et quelle coupe finale de souffrances ! Le Grand Prêtre le fit battre, les soldats romains placèrent une couronne d’épines sur sa tête, le raillèrent, crachèrent sur lui, et clouèrent à la croix jusqu’à ce qu’il meure. Il fut prophétisé de lui : « Il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche » (Esaïe 53:7).

Quelle aurait été l’attitude des princes du monde envers notre Seigneur s’ils avaient su la vérité ! S’ils avaient seulement connu son existence préhumaine, ils auraient eu envers lui une attitude pleine de crainte, et l’auraient adoré. Si, en le voyant, ils avaient su qu’en son temps il deviendrait un être divin immortel assis à la main droite de Dieu, ils se seraient prosternés à ses pieds.

La connaissance de notre Seigneur

Quand Jésus marchait parmi les fils des hommes après son baptême, lui seul connaissait cette grandiose vérité, à savoir qu’il avait été avec le Père dans les âges passés. Il connaissait la prophétie de Michée, qui avait évoqué non seulement son lieu de naissance en tant qu’homme, mais également ce qui le concernait quant au projet de la Création.

Michée a écrit : « Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité » (Michée 5:2).

L’expression « jours de l’éternité » suggère ce point dans l’éternité où notre Seigneur était « le commencement de la création de Dieu » (Apocalypse 3:14), et que le projet de la création lui a été confié.

Comme le dit de lui l’Apôtre Paul en Colossiens 1:15,16, « ll est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. »

Quand il parcourait Israël lors de son ministère, cette connaissance de son existence préhumaine devait avoir, par la foi, un effet profond sur lui. La nuit, il lui arrivait de quitter ses disciples pour la prière. Quelles pensées doivent avoir occupé son esprit quand il voyait les étoiles brillant dans le velours noir de la nuit— il avait été là !

Digne est l’agneau !

Maintenant que sa tâche sur la terre était près d’être accomplie, Jésus savait que Dieu le récompenserait par une nature divine, et pourtant dans sa prière il dit : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’oeuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:4,5).

Il ne négocia pas avec son Père en disant, « J’ai fait ma part ; maintenant tu dois me donner une nature divine ». Tout ce qu’il demanda fut d’avoir la gloire qu’il avait eue auparavant en tant que Logos.

Dieu, cependant, était impatient d’avoir une famille divine, et Jésus devait être le premier de ces fils.

Sa position serait unique, comme l’Apôtre Paul le décrit : « Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir » (Ephésiens 1:20,21 ; Philippiens 1:6-11).

Dans le psaume 2, Dieu indique qu’il a établi son Fils pour être roi, et publie un décret : « Tu es mon fils; je t’ai engendré aujourd’hui » (Psaume 2:7). Le mot hébreu traduit par « engendré » est yalad, dont la racine principale signifie « mettre au monde un enfant » et « engendrer ». L’on pourrait penser que cette prophétie se rapportait à l’engendrement du Seigneur Jésus par l’Esprit Saint lors de son immersion dans le Jourdain. L’Apôtre Paul, cependant, clarifie ce point dans les Actes 13:33,34, où il cite ce verset du Psaume 2 comme s’adressant à la résurrection de notre Seigneur à la nature divine.

Le peuple de Dieu de l’époque actuelle se rend compte de la gloire de notre Seigneur Jésus, et en chaque occasion il glorifie son nom.

Le monde, et beaucoup de ceux qui ont embrassé la foi chrétienne, ne savent pas cela. Dans les cieux, les êtres angéliques le savent. Le faste des événements se rapportant à la victoire de notre Seigneur sur ses épreuves est présenté en Apocalypse 5:12, où les anges disent : « L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange » texte de base de notre étude.

Jésus était le commencement « du dessein éternel » de Dieu « qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur » (Ephésiens 3:11). Sans Jésus, rien de ce qui compose le plan de Dieu ne pourrait être réalisé.

Les anges ont proclamé Jésus comme étant « digne ». Le verset suivant est prophétique, et évoque le moment particulier où « toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (Apocalypse 5:13)

Quel jour merveilleux ce sera !

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Association des Etudiants de la Bible